L’échancrure
Dans la série “lecture d'une image”, je poursuis avec ce portrait du Père Coulanges : c'est en effet un très bon exemple pour vous démontrer l'importance capitale des formes géométriques dans la composition d'une image.
Leur placement et leur répétition doivent en effet créer l’harmonie nécessaire favorisant la lecture de l’œil. Si le Père avait été vêtu d’une soutane ou d’une chemise à manches longues, l’image eût-elle été différente ? Rien n'est moins sûr... Pourtant, mon souci du détail me conduit à vous faire partager les observations suivantes.
Les manches de la chemise (surlignées en rouge) créent une échancrure dont la forme se retrouve dans celle de l’escalier à gauche et, comme un écho, dans l’ombre portée du Père (surlignées en bleu).
De même, la forme de la table en triangle fait écho à la partie noire du plafond (surlignées en vert).
Toutes ces structures renforcent la présence frontale du Père qui, malgré une composition asymétrique, semble être au centre de l’image. Une impression encore appuyée par des triangles imaginaires (tracés en violet) qui se rejoignent sur un point fort de la photo, au niveau de la fermeture du col de la chemise — dernière échancrure de l’image. ■
Merci pour cette nouvelle explication ! On comprend mieux ta démarche et surtout (mais ça, c'est un avis personnel), l'incroyable habileté dont tu fais preuve pour mettre en scène tant de “détails” avec une si grande précision, sans que tes photos perdent une once de naturel.
RépondreSupprimerPatrick a raison quand il dit que ce sont de véritables peintures... J'ajoute qu'elles sont dignes des plus grands maîtres.
Merci Jean-Luc pour ce petit cours de structure visuelle.
RépondreSupprimerVoilà quelque chose que j'apprécie, étant persuadé que derrière le talent, il y a toujours du travail, des règles et des stratégies.
Et faire partager ses recettes permet de donner envie à des débutants de s'y mettre, je n'ai pas dit de s'y maître, ça, c'est réservé à des spécimens sensibles de ton espèce...
Merci