samedi 1 mars 2008

Il faut sauver l'IRAV !

Je soutiens totalement l'initiative de Patrick Chamoiseau dont je relaie ici la lettre ouverte au Président du Conseil Régional de la Martinique, concernant la situation catastrophique de l'Institut Régional d'Art Visuel de la Martinique (école créée par Aimé Césaire dans les années 80). Ce qu'il se passe est très grave et tous les martiniquais sont concernés. Mobilisons-nous !


La présence d’une école de l’Art dans un pays qui cherche à se construire est essentielle. Les lieux de l’Art sont ceux de la liberté, de la créativité libre, de l’audace conceptuelle, de l’insurrection des imaginaires. Ce sont donc des lieux de résistances — de celles qui dépassent les impossibles d’un réel et qui fournissent à notre futur sa plus sûre origine. Ce sont les lieux de la beauté, donc du renouvellement constant par lequel les hommes et les cultures fondent leur vision du monde et les projections qu'ils peuvent y déployer. Ces lieux sont essentiels à la prise en main de ce que nous voulons ou que nous saurons être. Dans une politique culturelle, les lieux de l’Art, et singulièrement celui de l’école, sont de l’ordre du vital.

C’est pourquoi on ne saurait l’abandonner à l'appétit d’un potentat dérisoire, dont la seule perspective est de s’assurer un pré-carré, voire un petit joujou, et d’invalider non seulement tout projet pédagogique mais la présence de celui ou de celle qui saurait le mettre en œuvre, à savoir d’un directeur, responsable devant le Conseil d’administration, mais disposant d’une pleine autonomie de gestion et de mise en œuvre.

L’Institut Régional d’Arts Visuels (IRAV) est en train de mourir dans une désorganisation insidieuse et une asphyxie insupportable. Les voix se taisent car la précarité des situations sous l’autoritarisme ambiant anesthésie bien des indignations.

Nous rendons hommage au plus considérable de nos plasticiens. En mettant sa santé, sa vie même en péril, il nous a fait la démonstration qu’une conscience d’artiste, qu’un rapport à la beauté, est toujours un rapport à l’exigence sans faille. Que c’est surtout une affaire de courage. M. Breleur n’a poursuivi aucun intérêt personnel. Son retrait de la vie enseignante est déjà programmé. Il a seulement eu le souci de ne pas laisser mourir un outil qu’il considère, et nous le considérons avec lui, indispensable à la vitalité de nos imaginaires, donc à notre futur.

C’est pourquoi nous demandons de manière solennelle au Président du Conseil Régional :

• De remplacer l‘actuel président du Conseil d’administration de l’ IRAV par un conseiller régional sérieux et responsable ;

• D’inscrire, dans le marbre constitutionnel de cette école, le partage non négociable entre le politique et le pédagogique ;

• D’ouvrir ce Conseil d’administration à des personnalités impliquées dans la vie artistique et culturelle des Amériques, du monde, et de veiller à son véritable fonctionnement ;

• De nommer sans attendre, et sur la base d’un projet pédagogique accordé à notre souci de plénitude et de responsabilité collective, un directeur pédagogique disposant d’une pleine autonomie de conception, d’adaptation et de mise œuvre ;

• Enfin, d‘assurer financièrement à l’ IRAV les moyens d’un audit financier et d’une refondation.

Patrick Chamoiseau


4 commentaires:

  1. Ce que dit Bruno Serinet, professeur à l’I.R.A.V.M. est aussi édifiant… Ça fait froid dans le dos :

    www.madinin-art.net/expositions/iravm_serinet.htm

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  2. Pauvre Césaire... Pauvre Martinique
    Quelle belles bandes de C... et d'irresponsables.
    MAI 68 A L'IRAV (pour le bien de tous)

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  3. très bon text

    j'ai un blog d'art avec mes dessins et mes peintures

    www.misesbozos.blogspot.com

    Merci beaucoup!!!

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  4. Un grand nom de la littérature s'engage à la légère à ce qu'il semble.
    Le souvenir que je garde de l'irav c'est le macoutisme institué par les professeurs, le chantage aux examens, les notes non communiquées ou les moyennes trafiquées la gabegie, la faveur au beau cul... ou aux cuisses ouvertes. Le nombre d'anciens étudiants qui savent mais qui se taisent de peur de ne pas trouver de débouché dans ce petit pays à cause d'une poignée d'"enseignants" qui se disent artistes... Aimé Césaire a bon dos, il ne mérite pas d'être brandi à tous propos tel un bwa bwa pour que ces messsieurs cachent leur turpitudes.
    Quant au président de cette école il doit avoir un sacré pouvoir et des intentions abominables pour être responsable d'une telle situation alors que l'équipe pédagogique est "blanche comme neige"? Posez-vous la question, les choses sont parfois plus intéressantes quand on va se renseigner plus avant que la seule propagande quand bien même elle serait relayée par un prix goncourt.
    Sans compter le laisser aller

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