mardi 15 avril 2008

Bien Aimé Césaire

Blues de la pluie

Aguacero
beau musicien
au pied d’un arbre dévêtu
parmi les harmonies perdues
près de nos mémoires défaites


parmi nos mains de défaite
et des peuples de force étrange
nous laissions pendre nos yeux
et natale
dénouant la longe d’une douleur
nous pleurions.

(in Cadastre, éditions du Seuil)

6 commentaires:

  1. "Nous, oiseaux en ce monde,
    volant de tous côtés, nous passons

    Sur notre route il y a un piège
    qu'on appelle la mort,

    Aucune peur n'en avons,
    ouvrant nos ailes, nous passons."

    (Seyid Seyfullah, Paroles Soufies)

    RépondreSupprimer
  2. Les deux œuvres capitales de Aimé Césaire – « Cahier d’un retour au pays natal » et »Discours sur le colonialisme » - ont été supprimées du programme de terminale littéraire par décret ministériel, en 1998, suite à une Question écrite de Alain Griotteray, député (de droite) à l’Assemblée Nationale), ainsi qu’aux pressions de certaines associations de parents d’élèves, et, last but not least, l'intervention de certains professeurs de français… Motif brandi par ce député au réflexe identitaire et par des parents soucieux de protéger leurs enfants : ces œuvres (alors inscrites au programme du Bac) "pouvaient nuire aux rapports raciaux entre les deux communautés." Prétexte officiel invoqué in fine par le ministre, François Bayrou - ayant cédé à ces injonctions qu’il a reprises bon gré mal gré à son compte - "Aimé Césaire n'est pas assez représentatif de la littérature française" (sic…et il fut remplacé par Aragon, alors ennemi stalinien de Césaire – communiste libre, interdit de publication dans l’hebdo «Les lettres françaises», après sa « lettre à Maurice Thorez » et sa démission du PCF ,en octobre 56)

    INFORMATION PRISE SUR WWW.RUE89

    RépondreSupprimer
  3. En octobre 2006, un autre ministre de l'Education Nationale, Gilles de Robien (du même parti que le premier, l’UDF) a fait répondre par le Directeur des lycées à une demande de réinscription des deux œuvres en question. Or ce dernier nous explique, dans une longue lettre fort alambiquée, pourquoi « Cahier» et «Discours» ne seraient pas réinscrits au programme de terminale littéraire. Aimé Césaire - ancien professeur agrégé de français, censuré par ses pairs ! – a d’ailleurs été été informé de cette lamentable affaire dans tous ses détails. En somme, le député racialiste, ainsi que les professeurs de littérature française à l’école laïque et républicaine, reprochaient à Aimé Césaire, l’un, d'être anti-français, et les autres plaignants, que ses écrits ne fussent pas conformes, en quelque sorte, au postulat douteux énoncé par Rivarol : «Ce qui n’est pas clair n’est pas français !…» Aimé Césaire qui, par son combat de toute une vie, a donné au monde l’exemple de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, tout en donnant à la langue française l’œuvre la plus singulière et la plus universelle de son temps, a réagi, pour tout commentaire, par un «Ah bon…» laconique et (apparemment) indifférent. En effet, que dire plus… lorsque – une fois de plus - les bras vous en tombent !?…Et si un Français se trouve alors en présence d'un des plus grands poètes modernes, noir, martiniquais, et de langue française, programmé aux examens scolaires dans les cinq continents (156 universités américaines), SAUF en France (non par simple négligence, mais par décret... d’identité nationale !…), comment donc ce visiteur, par ailleurs blanc et «né sur les bords de la Seine», n’aurait-il pas profondément honte face à la crétinerie obscurantiste et l’intolérance incurable de certaines «élites» de son pays !?…

    RépondreSupprimer
  4. Quand enfin le Discours sur le colonialisme de Césaire a été mis au programme des classes de terminale littéraire en 1994, le député Alain Griotteray a interpellé le ministre de l’Éducation nationale François Bayrou, s’étonnant « qu’une œuvre aussi résolument politique […] osant comparer nazisme et colonialisme soit inscrite au programme de français des terminales ». Du coup Césaire, qui devait rester deux ans au programme, en a disparu par un discret décret ministériel de Bayrou de fin juillet 1995. Réaction des intellectuels français : zéro. Seul un petit entrefilet du Canard enchaîné souligna cet événement culturel pourtant majeur. Les levées de boucliers sont réservées à la défense de la liberté d’expression d’un Houellebecq. »
    Olympe Bhêly-Quenum, écrivain africain. On lui doit notamment "l’initié", "C’était à Tigony", "Promenade dans la forêt" ou encore "Un piège sans fin".

    RépondreSupprimer
  5. J'avais envie de revoir cette photo. Merci de l'avoir mise.

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés pour ce billet.