samedi 22 décembre 2007
Martinique Panoramas
Joyeuses fêtes à tous les lecteurs de ce blogue ! Pour bien commencer la nouvelle année, voici quelques photos inédites de la Martinique vue du ciel par Jean-Luc…
mardi 25 septembre 2007
Salon d’Automne 2007
Le prochain Salon d’Automne accueillera une nouvelle fois les photographies de Jean-Luc qui présentera ainsi son nouveau travail — dont nous vous avions déjà parlé ici même, sur ce blog.
En exclusivité absolue pour nos lecteurs assidus (et en avant-première mondiale), voici quelques extraits supplémentaires des photos qui seront exposées :
Si vous êtes dans les environs, venez y faire un tour :
Salon d’Automne, du 8 au 18 novembre 2007, Espace Auteuil (Paris).
En exclusivité absolue pour nos lecteurs assidus (et en avant-première mondiale), voici quelques extraits supplémentaires des photos qui seront exposées :
Si vous êtes dans les environs, venez y faire un tour :
Salon d’Automne, du 8 au 18 novembre 2007, Espace Auteuil (Paris).
jeudi 5 juillet 2007
La main de l'ombre
Depuis que j'ai découvert la photo officielle du Président, je n'en reviens pas... (pour info, voici le site du photographe qui l'a réalisée : http://www.phwarrin.book.fr/).
On n'a guère fait mieux dans le mauvais goût depuis très longtemps. Un mauvais goût qui tend vers le tragique et l'inquiétant.
Tout est artificiel dans cette photo. Le personnage est séparé de la bibliothèque (fermée, trop bien rangée), elle-même séparée des deux drapeaux qui paraissent incongrus — on croirait presque à une caricature. En effet, les drapeaux et la bibliothèque prennent plus d'importance que le personnage, si bien que même debout, il fait “petit”. Quant à la lumière, dirigée à la manière “d’une poursuite” d’entrée d’acteur en scène, elle éclaire plus et mieux les drapeaux que l’homme !
Enfin, la surface blanche du drapeau, deux fois plus importante que le visage, vient encore renforcer cette sensation : homme et drapeaux ont la même attitude — et l’un renvoie à l’autre par clonage.
Mais le comble, c'est que par sa position, le personnage est amputé d'un bras et d'une main. Il fallait oser (bien que je ne pense pas que cela soit intentionnel de la part du photographe...) et je n'ai pu m’empêcher de penser au poème de Rimbaud, “Les Assis” :
Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l'œil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l'œil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.
Tout, dans cette image est stratifié et ordonné, mais sans aucune cohésion. Ce qui fait que l'image paraît flatteuse au premier regard mais nauséabonde dès qu'on la “voit” telle qu'elle est vraiment. Car la main invisible, c’est celle qui tient la photo (si je puis dire) : une fois qu'on a remarqué son absence, on ne voit plus qu’elle — la main du pouvoir, celle qui fait monter les drapeaux et fermer les bibliothèques…
On n'a guère fait mieux dans le mauvais goût depuis très longtemps. Un mauvais goût qui tend vers le tragique et l'inquiétant.
Tout est artificiel dans cette photo. Le personnage est séparé de la bibliothèque (fermée, trop bien rangée), elle-même séparée des deux drapeaux qui paraissent incongrus — on croirait presque à une caricature. En effet, les drapeaux et la bibliothèque prennent plus d'importance que le personnage, si bien que même debout, il fait “petit”. Quant à la lumière, dirigée à la manière “d’une poursuite” d’entrée d’acteur en scène, elle éclaire plus et mieux les drapeaux que l’homme !
Enfin, la surface blanche du drapeau, deux fois plus importante que le visage, vient encore renforcer cette sensation : homme et drapeaux ont la même attitude — et l’un renvoie à l’autre par clonage.
Mais le comble, c'est que par sa position, le personnage est amputé d'un bras et d'une main. Il fallait oser (bien que je ne pense pas que cela soit intentionnel de la part du photographe...) et je n'ai pu m’empêcher de penser au poème de Rimbaud, “Les Assis” :
Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l'œil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l'œil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.
Tout, dans cette image est stratifié et ordonné, mais sans aucune cohésion. Ce qui fait que l'image paraît flatteuse au premier regard mais nauséabonde dès qu'on la “voit” telle qu'elle est vraiment. Car la main invisible, c’est celle qui tient la photo (si je puis dire) : une fois qu'on a remarqué son absence, on ne voit plus qu’elle — la main du pouvoir, celle qui fait monter les drapeaux et fermer les bibliothèques…
vendredi 15 juin 2007
18e Festival Étonnants Voyageurs
La Martinique était très présente au 18e Festival des Étonnants Voyageurs qui s’est tenu à Saint-Malo pendant le week-end de la Pentecôte (25-28 mai 2007).
Ce festival littéraire, qui “attire des dizaines de milliers d’amoureux des livres”, était pour moi l’occasion de présenter quelques uns de mes ouvrages (Gens de pays, Cases en pays-mêlés, Tracées de mélancolies), ainsi qu’une partie de l'exposition Portrait Pays…
… sur le stand des Rhums Saint-Étienne — “un stand aussi élégant que chaleureux, quasiment aussi vaste que ceux de Gallimard ou du Seuil, et très vite adopté par des écrivains français, québécois ou irlandais.”
Car à Saint-Malo cette année, le maître mot était : littérature-monde, du nom du manifeste publié en mars dernier et “qui défend une littérature de langue française détachée de la nation (…), une constellation n’ayant pour frontières que celles de l’esprit.”
Un concept généreux qui donnait aussi du sens à la présence de la marque Saint-Étienne. En effet, dans sa volonté de “lier les cultures du monde au produit”, son PDG José Hayot pense qu’il est “légitime que le rhum soit dans un festival qui donne une place prépondérante à la littérature des imaginaires”...
... puisqu’il représente “à lui seul la culture créole dans ce qu’elle a de composite et d’historique”. ■
(D'après l'article de Patrice Louis paru dans Sept Magazine)
Ce festival littéraire, qui “attire des dizaines de milliers d’amoureux des livres”, était pour moi l’occasion de présenter quelques uns de mes ouvrages (Gens de pays, Cases en pays-mêlés, Tracées de mélancolies), ainsi qu’une partie de l'exposition Portrait Pays…
… sur le stand des Rhums Saint-Étienne — “un stand aussi élégant que chaleureux, quasiment aussi vaste que ceux de Gallimard ou du Seuil, et très vite adopté par des écrivains français, québécois ou irlandais.”
Car à Saint-Malo cette année, le maître mot était : littérature-monde, du nom du manifeste publié en mars dernier et “qui défend une littérature de langue française détachée de la nation (…), une constellation n’ayant pour frontières que celles de l’esprit.”
Un concept généreux qui donnait aussi du sens à la présence de la marque Saint-Étienne. En effet, dans sa volonté de “lier les cultures du monde au produit”, son PDG José Hayot pense qu’il est “légitime que le rhum soit dans un festival qui donne une place prépondérante à la littérature des imaginaires”...
... puisqu’il représente “à lui seul la culture créole dans ce qu’elle a de composite et d’historique”. ■
(D'après l'article de Patrice Louis paru dans Sept Magazine)
mercredi 16 mai 2007
Ouvertures 1
“J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ;
des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile,
et je danse.”
(Arthur Rimbaud, “Phrases” in Illuminations).
des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile,
et je danse.”
(Arthur Rimbaud, “Phrases” in Illuminations).
Jean-Luc nous livre ici, en avant-première, de nouvelles pistes de réflexion…
son approche d'un projet décalé qui s'impose déjà comme un cheminement subversif,
un rallye d'un genre inédit, une partie de cache-cache dans le miroir de nos certitudes
pour nous révéler les microfractures, les portes secrètes — imaginaires ou simplement improbables
qui se nichent dans nos anfractuosités inconscientes, riches d'hiers et d'infinis, toujours renouvelées mais jamais évidentes
et qui ancrent dans chacun de ses regards d'artiste, les traces de nos vies, notre enfer quotidien,
des témoignages, une histoire, des blessures… et des Orbes à l'O des Ouvertures.
Ouvertures 2
Partons maintenant pour une petite balade, une flânerie, une alchimie,
une échappée belle vers des rives étonnantes, lointaines et vivifiantes,
à la découverte d'ajours qui se déploient sur d'autres lois
et qui nous imprègnent et nous submergent, faisant bleuir à l'horizon
un bouquet d'Ouvertures obstinément semé au mur de l'évasion.
une échappée belle vers des rives étonnantes, lointaines et vivifiantes,
à la découverte d'ajours qui se déploient sur d'autres lois
et qui nous imprègnent et nous submergent, faisant bleuir à l'horizon
un bouquet d'Ouvertures obstinément semé au mur de l'évasion.
jeudi 19 avril 2007
L'analyse improbable
Je continue dans la série “éclairage sur la structure d’une photo” en vous proposant d’observer la composition de cette image.
Nous pouvons ainsi tout d’abord remarquer que, dans sa partie principale, elle s’inscrit de manière harmonieuse dans un cercle imaginaire lui-même inclus dans un carré.
En effet, l’axe de ce cercle (vertical en jaune) se dessine sur la ligne formée par la colonne à l’arrière du personnage, en passant par la ligne du front de l’oreille et de la pommette, pour se terminer au bas de la blouse ouverte. Une rondeur de cercle démultipliée par tous les autres signes — surlignés en bleu : cerclage de la colonne, barrière, boucle, ventre, tuyau, jusqu’à la courbe formée par la personne passant sous l’échelle — qui apportent vie et mouvement.
Toutes ces courbes s’opposent à la répétition des verticales dressées par les lignes architecturales (surlignées en rouge) du fond de l’image. Ces “signes graphiques”, en se répétant et s’opposant, animent ainsi l’image et lui offrent sa propre existence.
Nous pouvons ainsi tout d’abord remarquer que, dans sa partie principale, elle s’inscrit de manière harmonieuse dans un cercle imaginaire lui-même inclus dans un carré.
En effet, l’axe de ce cercle (vertical en jaune) se dessine sur la ligne formée par la colonne à l’arrière du personnage, en passant par la ligne du front de l’oreille et de la pommette, pour se terminer au bas de la blouse ouverte. Une rondeur de cercle démultipliée par tous les autres signes — surlignés en bleu : cerclage de la colonne, barrière, boucle, ventre, tuyau, jusqu’à la courbe formée par la personne passant sous l’échelle — qui apportent vie et mouvement.
Toutes ces courbes s’opposent à la répétition des verticales dressées par les lignes architecturales (surlignées en rouge) du fond de l’image. Ces “signes graphiques”, en se répétant et s’opposant, animent ainsi l’image et lui offrent sa propre existence.
mercredi 31 janvier 2007
Les champs aveugles
Les portraits de Jean-Luc de Laguarigue, notamment dans son dernier ouvrage “Gens de Pays”, déjouent l’ordre du regard dont la fonction naturelle consiste à identifier, et dont la cécité — pour ce qui ne se laisse pas reconnaître — est comme une infirmité naturelle.
Pour regarder vraiment ses photos, il ne suffit pas d’ouvrir les yeux, il faut véritablement retourner le regard contre lui-même et le forcer à regarder ce qu’il ne sait pas regarder…
L’audace du photographe, qui assume par là le risque que ses œuvres ne soient pas “vues” comme elles le devraient, consiste à exposer le regard à des images que son usage ordinaire ignore… Une inquiétude lancinante gronde, qui me demande : “Qu’est-ce que j’ai là sous les yeux que je n’ai pas vu ?”
Car Jean-Luc de Laguarigue compose ses portraits autour de points forts qui se situent précisément là où le regard ordinaire glisse sans s’attarder. Il faut dire que nos yeux sont quotidiennement noyés dans un océan d’images qui nous douchent l’esprit(1), aveuglés de “paysages tombés de photos mécaniques ou de magies virtuelles”… D’où l’urgence pour le photographe de renverser l’ordre visuel du cliché et de la photo d’identité, en mettant l’errance dans le regard, le flou dans l’image, le mouvement dans le cadre, l’ombre dans le portrait. Sous l’identité de la face, c’est ainsi toute la singularité des visages qui apparaît.
Pour cela, Jean-Luc de Laguarigue introduit à l’intérieur même de l’image photographique, ce que l’on pourrait appeler un champ aveugle(2), qui n’est pas un hors-champ extérieur au cadre et auquel l’image renverrait comme à son dehors, mais une présence dans l’image, d’images qui occupent les zones délaissées par le regard. Cette invention du champ aveugle en photo, qui occupe sinon le centre du moins le cœur de l’image et qui pourtant échappe au regard, recèle à mes yeux la griffe de Jean-Luc de Laguarigue. Et c’est ce champ de non-visibilité qui détermine le champ de visibilité immédiate et qui le bouleverse.
Je finirai en mentionnant trois exemples de champs aveugles particulièrement remarquables.
➲ Dans le dos du portrait de Patrick Chamoiseau (p. 222), on devine, dans la falaise de Nord Plage, les yeux et le nez d’une face de pierre colossale : le champ aveugle de ce portrait le fait devenir paysage.
➲ Dans le portrait de monseigneur Méranville (p. 126), le regard qui se fixe sur l’évidence des croix de bois ou de fer reste aveugle à la croix immatérielle que l’ombre du guéridon projette sur le mur. Le champ aveugle est ici une création de la lumière.
➲ Le champ aveugle du portrait de Jean-Louis Bernard (p. 209) est occupé par un miroir discrètement accroché en haut de l’image où se reflète l’image de la personne située hors champ avec qui il discute. Le comble est que M. Bernard était aveugle au moment de la photo et ne pouvait pas voir son interlocutrice que le photographe loge, comme de juste, dans le champ aveugle de cette photo…
Pour que nous ne restions pas aveugles à tous ces champs aveugles qui élèvent ces photos au rang d’œuvres d’art, Jean-Luc de Laguarigue porte le pouvoir révélateur de la photographie dans le regard : si nous savons nous attarder assez longtemps sur chacune de ces photos pour leur laisser le temps de nous imprimer leur puissance, il y a toutes les chances pour que notre regard perde son pli identificateur et fonctionne, le temps d’une exposition, à la façon d’une plaque sensible où se révèlent petit à petit des richesses insoupçonnées ■
Guillaume Pigeard de Gurbert
(1) Patrick Chamoiseau, Livret des villes du deuxième monde, Éditions du Patrimoine, 2002.
(2) J’emprunte l’expression à Pascal Bonitzer (Le champ aveugle, essais sur le cinéma, Cahier du cinéma / Gallimard, 1982) pour lui donner un tout autre sens : non pas celui du hors-champ cinématographique auquel renvoie le champ qui est “aspiré par un centre de gravité situé à l’extérieur du cadre” (p. 97), mais le champ aveugle photographique qui rôde à l’intérieur même du cadre de la photo.
Pour regarder vraiment ses photos, il ne suffit pas d’ouvrir les yeux, il faut véritablement retourner le regard contre lui-même et le forcer à regarder ce qu’il ne sait pas regarder…
L’audace du photographe, qui assume par là le risque que ses œuvres ne soient pas “vues” comme elles le devraient, consiste à exposer le regard à des images que son usage ordinaire ignore… Une inquiétude lancinante gronde, qui me demande : “Qu’est-ce que j’ai là sous les yeux que je n’ai pas vu ?”
Car Jean-Luc de Laguarigue compose ses portraits autour de points forts qui se situent précisément là où le regard ordinaire glisse sans s’attarder. Il faut dire que nos yeux sont quotidiennement noyés dans un océan d’images qui nous douchent l’esprit(1), aveuglés de “paysages tombés de photos mécaniques ou de magies virtuelles”… D’où l’urgence pour le photographe de renverser l’ordre visuel du cliché et de la photo d’identité, en mettant l’errance dans le regard, le flou dans l’image, le mouvement dans le cadre, l’ombre dans le portrait. Sous l’identité de la face, c’est ainsi toute la singularité des visages qui apparaît.
Pour cela, Jean-Luc de Laguarigue introduit à l’intérieur même de l’image photographique, ce que l’on pourrait appeler un champ aveugle(2), qui n’est pas un hors-champ extérieur au cadre et auquel l’image renverrait comme à son dehors, mais une présence dans l’image, d’images qui occupent les zones délaissées par le regard. Cette invention du champ aveugle en photo, qui occupe sinon le centre du moins le cœur de l’image et qui pourtant échappe au regard, recèle à mes yeux la griffe de Jean-Luc de Laguarigue. Et c’est ce champ de non-visibilité qui détermine le champ de visibilité immédiate et qui le bouleverse.
Je finirai en mentionnant trois exemples de champs aveugles particulièrement remarquables.
➲ Dans le dos du portrait de Patrick Chamoiseau (p. 222), on devine, dans la falaise de Nord Plage, les yeux et le nez d’une face de pierre colossale : le champ aveugle de ce portrait le fait devenir paysage.
➲ Dans le portrait de monseigneur Méranville (p. 126), le regard qui se fixe sur l’évidence des croix de bois ou de fer reste aveugle à la croix immatérielle que l’ombre du guéridon projette sur le mur. Le champ aveugle est ici une création de la lumière.
➲ Le champ aveugle du portrait de Jean-Louis Bernard (p. 209) est occupé par un miroir discrètement accroché en haut de l’image où se reflète l’image de la personne située hors champ avec qui il discute. Le comble est que M. Bernard était aveugle au moment de la photo et ne pouvait pas voir son interlocutrice que le photographe loge, comme de juste, dans le champ aveugle de cette photo…
Pour que nous ne restions pas aveugles à tous ces champs aveugles qui élèvent ces photos au rang d’œuvres d’art, Jean-Luc de Laguarigue porte le pouvoir révélateur de la photographie dans le regard : si nous savons nous attarder assez longtemps sur chacune de ces photos pour leur laisser le temps de nous imprimer leur puissance, il y a toutes les chances pour que notre regard perde son pli identificateur et fonctionne, le temps d’une exposition, à la façon d’une plaque sensible où se révèlent petit à petit des richesses insoupçonnées ■
Guillaume Pigeard de Gurbert
(1) Patrick Chamoiseau, Livret des villes du deuxième monde, Éditions du Patrimoine, 2002.
(2) J’emprunte l’expression à Pascal Bonitzer (Le champ aveugle, essais sur le cinéma, Cahier du cinéma / Gallimard, 1982) pour lui donner un tout autre sens : non pas celui du hors-champ cinématographique auquel renvoie le champ qui est “aspiré par un centre de gravité situé à l’extérieur du cadre” (p. 97), mais le champ aveugle photographique qui rôde à l’intérieur même du cadre de la photo.
vendredi 19 janvier 2007
Vernissage
Grand succès pour le vernissage de l'expo “Portraits-Pays”qui présente jusqu'au 10 février 2007, à la Martinique (galerie Arsenec de l'Atrium, Fort-de-France), les photos du livre “Gens de pays”.
Manuel Césaire a inauguré l'exposition avec un discours très touchant :
“C’est un réel plaisir pour le Centre culturel départemental que d’accueillir aujourd’hui les fruits de vos itinéraires, de votre curiosité, de vos réflexions, de votre vivacité et de votre inlassable amour pour les Gens de notre pays, de votre pays… Jan nou !!!
C’est un témoignage dense à travers lequel vous nous secouez, vous nous réveillez ! Une Martinique invisible, dites-vous ? Oh non ! Mais une Martinique que nous ne prenons plus le temps de regarder. Une Martinique vraie !
Une Martinique non caricaturée qui prend pour fondations la réalité de ses métissages. Une Martinique donc cohérente et qui — à travers ces visages émus, parfois souriants ou complices, sérieux ou encore faussement indifférents — se livre.
Vous avez su violer le sanctuaire de la superficialité, briser certains masques protecteurs pour faire découvrir, avec pudeur, des fragments d’âme. Avec timidité, respect et une pudique insolence, vous dévoilez l’âme martiniquaise dans toute son attachante complexité.
Des parfums, des mélodies et des goûts nous assaillent à la vue de ces scènes de vie immortalisées...
Merci pour ces reflets salvateurs qui nous obligent à nous arrêter un instant afin de contempler notre nécessaire imperfection, la profondeur intercontinentale de nos racines, la richesse de notre sève et l’espoir souriant qui émergent de ces regards d’enfants.”
De nombreuses personnalités martiniquaises sont également venues soutenir l'œuvre de Jean-Luc, dans une ambiance chaleureuse.
Une expo majeure à ne manquer sous aucun prétexte !
Manuel Césaire a inauguré l'exposition avec un discours très touchant :
“C’est un réel plaisir pour le Centre culturel départemental que d’accueillir aujourd’hui les fruits de vos itinéraires, de votre curiosité, de vos réflexions, de votre vivacité et de votre inlassable amour pour les Gens de notre pays, de votre pays… Jan nou !!!
C’est un témoignage dense à travers lequel vous nous secouez, vous nous réveillez ! Une Martinique invisible, dites-vous ? Oh non ! Mais une Martinique que nous ne prenons plus le temps de regarder. Une Martinique vraie !
Une Martinique non caricaturée qui prend pour fondations la réalité de ses métissages. Une Martinique donc cohérente et qui — à travers ces visages émus, parfois souriants ou complices, sérieux ou encore faussement indifférents — se livre.
Vous avez su violer le sanctuaire de la superficialité, briser certains masques protecteurs pour faire découvrir, avec pudeur, des fragments d’âme. Avec timidité, respect et une pudique insolence, vous dévoilez l’âme martiniquaise dans toute son attachante complexité.
Des parfums, des mélodies et des goûts nous assaillent à la vue de ces scènes de vie immortalisées...
Merci pour ces reflets salvateurs qui nous obligent à nous arrêter un instant afin de contempler notre nécessaire imperfection, la profondeur intercontinentale de nos racines, la richesse de notre sève et l’espoir souriant qui émergent de ces regards d’enfants.”
De nombreuses personnalités martiniquaises sont également venues soutenir l'œuvre de Jean-Luc, dans une ambiance chaleureuse.
Une expo majeure à ne manquer sous aucun prétexte !
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