Marianne Faithfull. Les Saintes 1991 ©jean-luc de laguarigue |
vendredi 25 novembre 2016
dimanche 20 novembre 2016
Puissance du paysage, Martinique
"Notre paysage est son propre monument :
la trace qu’il signifie est repérable par-dessous. C’est tout histoire."
(Edouard Glissant)
la trace qu’il signifie est repérable par-dessous. C’est tout histoire."
(Edouard Glissant)
©jean-luc de laguarigue. Le Diamant, jour de tempête. Martinique 2008 |
©jean-luc de laguarigue. Saint-Pierre, Martinique |
©jean-luc de laguarigue. Saint-Pierre, Martinique |
©jean-luc de laguarigue. Fond Capot Martinique |
©jean-luc de laguarigue. Fond Capot Martinique |
©jean-luc de laguarigue. Fond Capot Martinique |
samedi 19 novembre 2016
En ces temps de la réalité objective et misérable
"En ces temps du dépit inscrit dans les magazines
Dans les yeux
Dans les partis-pris
Dans les oracles de radio...
... Et vint un mec
Lisant la bible du chagrin il en avait noté
L'inexprimé
Le non dit
L'informulé" ( Léo Ferré, l'Opéra du pauvre)
Dans les yeux
Dans les partis-pris
Dans les oracles de radio...
... Et vint un mec
Lisant la bible du chagrin il en avait noté
L'inexprimé
Le non dit
L'informulé" ( Léo Ferré, l'Opéra du pauvre)
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
jeudi 10 novembre 2016
Les séparés
© jean-luc de laguarigue. Les séparés |
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
...
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !"
Marceline Desbordes-Valmore
mardi 8 novembre 2016
Les maisons qui s'en vont
La Martinique aura connu ces dernières années des
changements brutaux de son paysage urbain. J’en perds parfois mes propres
points de repère. Certaines maisons d’architectes, aujourd’hui trop coûteuses à
entretenir, ne sont plus adaptées au mode de vie et ne répondent plus aux
normes de sécurités imposées par les administrations. Leur proche environnement
champêtre d’autrefois se trouve avalé par une industrialisation galopante. Peu
à peu elles disparaissent au profit de nouvelles constructions sans même que
nous nous en apercevions ; leur reste alors la photographie pour dernière
mémoire. Abîmées ; au bord de l’effondrement, elles ne cessent encore de
m’émouvoir par leur très étrange beauté, leur fragilité, leur chevelure de
fougères. J’aime leur présence encore éphémère et ce qu’elles nous disent de
nos vies en suspend.
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
©jean-luc de laguarigue |
vendredi 4 novembre 2016
Pour Hector Biron, famille, amis et alliés
©jean-luc de laguarigue. Hector Biron chez lui |
Dans cette nuit de mercredi à jeudi qui suivit les
cérémonies de la Toussaint, je crus le croiser, encore jeune, allant le pas
tranquille au marché de Fort-de-France. Je m’approche alors pour prendre de ses
nouvelles et lui dire ma joie d’enfant de le rencontrer. Il me répond que cela
ne va pas très bien pour l’heure mais qu’il garde espoir, puis il se défait de
son bakoua qu’il me pose affectueusement sur la tête et disparaît brusquement
dans la foule sans que je puisse avoir le temps de le suivre. Je me réveille en
sursaut avec cette certitude que je me répète à moi-même : « il est
mort, sa fille va bientôt m’appeler ». À ma montre, je vois que le jour
est encore loin de se lever et j’essaie, dans mon agitation, de me rendormir.
C’est à 11 heures du matin que Flavie m’appellera : « papa est
parti cette nuit ». Après son bref appel je me demande si j’ai encore
rêvé. Je vérifie que son numéro est bien affiché sur le journal et à mon tour
je cherche à lui parler de nouveau pour savoir si j’ai bien compris. Hector
Biron est mort dans son sommeil cette nuit, chez lui. La veillée aura lieu
vendredi à 18 h 30 et l’enterrement samedi 5 novembre 2016 à l’église de Saint
Christophe. Au mois de mai il venait d’avoir cent ans.
Enfant, Biron fut mon guide, c’est par lui que j’ai connu le
monde rural et que plus tard je pus approcher la complexité intérieure de la vie sur
une plantation. Mon univers photographique et plus particulièrement mon travail
sur les portraits lui doivent beaucoup. Plus tard dans la poésie de forlonge de Césaire, c’est lui qui,
sans le savoir, m’en fera recevoir une de ses possibles perceptions.
Il est né pendant la Grande
Guerre
Il sera soldat pour la seconde,
Il connaîtra la guerre d’Algérie
Il subira le fait colonial
Labitation
« Debout à la verticale parmi les griffures du
vent »
Il pratiquera la charrue avant l’automobile
Et les longues marches vers le Marin
Il aura la lampe à pétrole avant l’électricité
Et dans sa nappe d’huile, la fumée noire du lumignon
Il goûtera le kanari sur les trois pierres
Le coco sec en boucan
Et la préparation du cochon à la rivière Monsieur
Il saura le maigre couchage
Le sol en terre battue
Et la victoire de l’amour
Il vivra le jardin créole
La préparation de la nasse
Et la pêche au curage de la digue
Il me dira, enfant, être né sous une bonne étoile
Que son nom dont la première lettre est B
S’accorde avec les plaisirs du Bien, de Bonbon, Bondieu,
Bonda, Béké, Biron
Et son rire en éclat me donne encore tant de joie.
Il avait la lumière, la dignité, le partage
Des grands héros sachant inventer leur propre vie.
Intègre en maître des chemins
Aujourd’hui dévêtue de ta peau d’homme
Vers un soir de constellations, tu t’avances sans colère.
Jean-Luc de Laguarigue
4 novembre 2016
Jean-Luc de Laguarigue
4 novembre 2016
©jean-luc de laguarigue. Hector et Marie-thérèse Biron |
Inscription à :
Articles (Atom)