On n'a guère fait mieux dans le mauvais goût depuis très longtemps. Un mauvais goût qui tend vers le tragique et l'inquiétant.

Enfin, la surface blanche du drapeau, deux fois plus importante que le visage, vient encore renforcer cette sensation : homme et drapeaux ont la même attitude — et l’un renvoie à l’autre par clonage.

Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l'œil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l'œil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez pris dans un atroce entonnoir.
Tout, dans cette image est stratifié et ordonné, mais sans aucune cohésion. Ce qui fait que l'image paraît flatteuse au premier regard mais nauséabonde dès qu'on la “voit” telle qu'elle est vraiment. Car la main invisible, c’est celle qui tient la photo (si je puis dire) : une fois qu'on a remarqué son absence, on ne voit plus qu’elle — la main du pouvoir, celle qui fait monter les drapeaux et fermer les bibliothèques…