La digue et la distillerie au fond |
Pour alimenter le canal et la digue,
un piquage avait été fait sur la rivière Monsieur du côté de la Meynard. Il y
avait aussi des riverains qui faisaient des piquages sauvages avec des bambous
dans les berges pour s’alimenter en eau.
Tous les ans pendant l’intercampagne, il fallait faire de gros travaux d’entretien sur ce canal. C’était compliqué parce qu’il n’y avait pas d’accès autrement qu’à pied. Il fallait transporter à dos d’homme des sacs de ciment, des tôles et toutes sortes d’outils.
Tous les ans pendant l’intercampagne, il fallait faire de gros travaux d’entretien sur ce canal. C’était compliqué parce qu’il n’y avait pas d’accès autrement qu’à pied. Il fallait transporter à dos d’homme des sacs de ciment, des tôles et toutes sortes d’outils.
Le contremaître se plaignait beaucoup
des cyriques qui creusaient des galeries dans les berges en terre et les
faisaient s’effondrer en créant des fuites. Je me souviens de ces crabes d’eau
douce, jaunes et noires, que je voyais souvent étant enfant sur les bords de la
digue.
Mon père disait toujours qu’il
fallait attendre les pluies de la Toussaint avant de commencer les travaux,
sinon il aurait fallu tout refaire.
Je me souviens qu’il y avait des glouglous en abondance, mais il n’en restait déjà presque plus à la fin de mon adolescence. De grandes grappes de glouglous ornaient souvent le salon de ma grand-mère, ou les buffets chez nous.
L'entrée du canal |
Ma première remontée de rivière se
fit avec Biron qui me montra le chemin. Souvent je l’accompagnais. Passé mes 10
ans, un peu plus aguerri, j’y allais seul avec mon appareil de photo.
Un jour, encore enfant, mon frère se souvient qu'arrivés à un endroit où la rivière était large et peu profonde, à son grand
étonnement, ils découvrirent une cabane en bois au milieu de la rivière. Il y avait là un homme avec qui ils engagèrent la conversation. Ce type était payé par
mon grand-père pour mesurer le débit de l’eau. Il avait un instrument avec une
hélice qui trempait dans l’eau et l’hélice tournait plus ou moins vite en
fonction du débit. Cette hélice était reliée par une sorte de
dispositif à une plume qui traçait un graphe sur du papier quadrillé.
Notre
grand-père aimait bien ce genre de truc, il aurait sans doute adoré les
ordinateurs.
Le canal et ses berges |
Après la création de la cité
Montgéralde, le canal et ses alentours sont devenus impropres et plus
entretenus. Des bœufs et des cochons ont été lâchés dans la nature. Les cochons
ont fouillé les touffes de bambous qui retenaient les berges. Un bus a été
vidangé dans la rivière et l’huile a encrassé les pompes et les chaudières de
l’usine. Il y avait un coiffeur qui s’était installé dans la cité juste
au-dessus du canal et qui balançait toutes ses ordures dans l’eau.
Depuis le temps est passé et le canal a été définitivement fermé, l’usine ne fonctionne plus, l’urbanisme a rongé la nature.
Je ne m’y balade plus depuis de nombreuses années, le lieu m’est devenu étranger. Je regarde mes photos.
Le canal et ses touffes de bambous
Végétation sur les berges
|