1 993 est l’année par
laquelle s’ouvre ma décision de me consacrer entièrement à la photographie. Après
un séjour de quelques mois dans le Maine ou j’effectuais un workshop de remise à niveau technique, de
retour à la Martinique , j’entreprends une série de repérages pour m’aider à formuler des intentions
créatrices encore embryonnaires.
La photographie numérique était encore
loin et l’avantage de l’archivage des bandes de négatifs, est que la planche
contact finit toujours par évoquer une narration dont on n’a pas conscience sur
le moment.
Le confinement m’ayant permis
de remettre la main sur ces photos oubliées depuis 27 années, je m’aperçois
aujourd’hui comme elles ont pu être fondatrices d’un travail que je n’ai eu
cesse de déployer.
De la Pointe Thalémont en passant
par Fond Saint-Jacques, du Prêcheur à Fond Capot, de Saint-Pierre à cet arbre
perdu logeant une statuette du Sacré-Cœur entourée de trois feuilles mortes, de
l’écorce de l’arbre m’offrant d’étranges formes surgit de mes rêves jusqu’à cet
amas de nuages de pluie frappant la mer de leur ombre et de leur eau, je
n’aurai cessé de poursuivre la lumière des premiers rayons du jour jusqu’au
soir, voyant partout, faites du silence de leurs longues histoires, des
présences cachées, nos fantômes.
Photographie jean-luc de laguarigue
Hasselblad 500 CM, film TMY Kodak 400 iso