jeudi 7 mai 2020

Martinique 1993, repérages.


1 993 est l’année par laquelle s’ouvre ma décision de me consacrer entièrement à la photographie. Après un séjour de quelques mois dans le Maine ou j’effectuais un workshop de remise à niveau technique, de retour à la Martinique , j’entreprends une série de repérages pour m’aider à formuler des intentions créatrices encore embryonnaires.

La photographie numérique était encore loin et l’avantage de l’archivage des bandes de négatifs, est que la planche contact finit toujours par évoquer une narration dont on n’a pas conscience sur le moment.

Le confinement m’ayant permis de remettre la main sur ces photos oubliées depuis 27 années, je m’aperçois aujourd’hui comme elles ont pu être fondatrices d’un travail que je n’ai eu cesse de déployer.

De la Pointe Thalémont en passant par Fond Saint-Jacques, du Prêcheur à Fond Capot, de Saint-Pierre à cet arbre perdu logeant une statuette du Sacré-Cœur entourée de trois feuilles mortes, de l’écorce de l’arbre m’offrant d’étranges formes surgit de mes rêves jusqu’à cet amas de nuages de pluie frappant la mer de leur ombre et de leur eau, je n’aurai cessé de poursuivre la lumière des premiers rayons du jour jusqu’au soir, voyant partout, faites du silence de leurs longues histoires, des présences cachées, nos fantômes.


Photographie jean-luc de laguarigue
Hasselblad 500 CM, film TMY Kodak 400 iso